La légende des chevaliers de la table ronde, revisitée par Cullen Bunn et Mirko Colak. Le nombre de réappropriation de ce mythe breton semble infini, mais n’est-ce pas le tribut payé par tous les classiques de la littérature ? Prenez Roméo et Juliette (Saga, Uncanny X-Men avec She lies with angels), la Belle et la Bête (Ben Grimm et Alicia Masters, Anna Maria Marconi et Doctor Octopus), ou encore le sacrifice par amour façon Petite Sirène comme dans les derniers épisodes de Batman par Tom King (si vous ne l’avez pas encore lu, précipitiez-vous sur Batman #50). Les grands classiques de la littérature, topoi des auteurs contemporains, ne cesseront jamais de nous inspirer.
Les sombres penchants de Cullen Bunn
Cullen Bunn, en acharné du côté maléfique – il fait ressortir au maximum le passé sombre de Magnéto dans son X-Men Blue par exemple, et adore manier les méchants comme Sinestro (New 52) ou Venom – écrit un conte épique surprenant, teinté de machiavélisme et d’une teinte diabolique qui n’est pas sans rappeler son Dark Ark, toujours chez Aftershock (en version originale).
S’il reprend les grandes étapes les plus connues du mythe arthurien, il le fait avec un twist diabolique, imputant les erreurs et les échecs du roi Arthur non plus au destin, mais au Démon. Le Diable, qui a pris la place de Merlin, et « conseille » son protégé pour non plus apporter la paix sur Terre, mais bien l’Enfer. Le Graal ne marque plus l’avènement du Paradis, mais l’accomplissement de la volonté diabolique qu’est le Merlin de Cullen Bunn.
Un allié de poids en la personne de Colak
Allié au dessinateur Mirko Colak, l’auteur prolifique qu’est Cullen Bunn nous offre un récit horrifique et médiéval, sanglant à souhait. Les dessins de Colak nous plongent immédiatement dans cette atmosphère oppressante que construit l’auteur. Cette histoire complète est à mettre entre toutes les mains de fan de légende arthurienne.
Mathieu Guitonneau
Libraire spécialisé
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