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Coups de cœur du libraire

Cher lecteurs,

Aujourd’hui, je reviens à LA série qui m’a si souvent fait vibré, qui m’a parlé pendant la (trop courte) durée de sa publication. Avec laquelle j’ai pu m’identifier, dans ce monde de comics qui n’en a que faire de la diversité. Le #2 d’Iceman est mon véritable coup de cœur de la semaine.

 

Iceman #2 - Sina Grace et Nathan Stockman

Le premier numéro m’avait laissé de glace (excusez le jeu de mots). L’écriture de Sina Grace m’avait semblé moins inspirée que d’habitude, et surtout les dessins de Nathan Stockman ont eu un gros effet repoussoir. Si avec ce second numéro, Stockman est toujours au dessin, l’histoire est tellement riche qu’elle en éclipse les traits du dessinateur irlandais. Comme l’indique la cover, Iceman aura à faire à la Reine Blanche … en tant qu’alliée, et non ennemie. Suite spirituelle d’Uncanny X-Men #331 par Lobdell, Iceman #2 fait à de nombreuses reprises référence à ce numéro de la série principale X-Men dans lequel Emma Frost prend le contrôle du corps et des pouvoirs de Bobby Drake, démontrant que le jeune homme n’utilise pas ses capacités à leur maximum. Ce faisant, elle « dévoile » aussi un problème subtilement dissimulé, même à la plus puissante des télépathes, qu’elle choisit de garder pour elle-même. La Reine Blanche, dans le passé d’Uncanny X-Men #331 et dans ce présent, fait preuve d’une humanité déroutante. Celle que l’on connaît surtout depuis quelques années comme la « veuve » de Cyclope, la leader de la révolution mutante et l’instigatrice de la guerre entre les Inhumains et les X-Men, se révèle une femme sensible, protectrice des choix de chacun. Tout cela grâce à son frère, martyrisé par son père à cause de sa différence.

Sina Grace écrit ainsi une Reine Blanche humaine et sensible – beaucoup plus sensible et mesurée en tout cas que la jeune Jean Grey qui a dévoilé l’homosexualité du jeune Bobby dans All New X-Men #40. Faisant fi des conventions sociales, des sentiments mêmes de son camarade de combat, Jean dévoile le plus lourd secret de Bobby sans en comprendre les enjeux, ou les raisons de son secret. Emma au contraire, par son expérience familiale, sait les ravages qu’un coming-out peut causer. Détruire une relation entre un père et son fils, fracasser la psyché déjà affaiblie d’un jeune homme en peine, tout cela parce qu’un père s’était construit une image du fils parfait, image à laquelle il ne colle malheureusement pas.

Loin des clichés, loin de faire pleurer dans les chaumières, loin des luttes pour la survie des mutants, Sina Grace nous offre un grand retour avec Iceman #2, après une petite parenthèse que constitue pour moi le premier numéro de cette nouvelle série.

 

Mathieu Guitonneau

Libraire spécialisé Album

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