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Coups de cœur du libraire

Une semaine 100% Batman, c’est possible ? Entre Detective Comics, the Batman who Laughs, Batman Damned et Batman Annual, l’offre pléthorique de titres liés au chevalier noir ne peut qu’aller dans mon sens. Si l’ensemble de ces news m’a plu, deux particulièrement m’ont touché.

Batman Annual 3 – Tom Taylor et Otto Schmidt

Un Tom en remplace un autre. Le temps de cet annual, Tom King cède la place à Tom Taylor. Vous vous souvenez de la semaine des deux Tom (avec Batman et X-Men Red parmi mes coups de cœur) ? Aujourd’hui on assiste à une sorte de fusion de ces recommandations : l’auteur de l’un sur le titre de l’autre. Ne manque que Tom King sur un titre X-Men et la boucle serait bouclée. Accompagné d’Otto Schmidt, que l’on a pu voir sur les débuts de Green Arrow Rebirth, Tom Taylor nous raconte une histoire des plus touchantes. Point de lutte à mort avec le Joker, d’enquête menant le chevalier de Gotham sur la piste d’une société secrète dirigeant Gotham dans l’ombre. Taylor suit la voie tracée par King en s’intéressant à la relation Alfred-Bruce. L’histoire n’est pas vue au travers du regard de Batman, ni même de Bruce, mais bien d’Alfred. C’est lui le véritable héros de cet annual.

Explorant l’attachement, l’amour véritablement paternel du majordome pour son employeur, l’histoire aurait pourtant pu être bien différente au vu de la première page de cet annual. Alfred aurait pu être aigri, éprouver du ressentiment vis à vis de Bruce, de l’événement dramatique qui l’a obligé à rester au service du jeune orphelin. Cela serait bien mal connaître Alfred. Sacrifiant son existence, sa carrière, son bien être, il veille dans relâche sur celui que le destin lui a confié. Celui qui est toujours dans l’ombre de l’homme chauve-souris obtient enfin la reconnaissance qui lui est dû, tout en ironie et en flegme.

Coup de projecteur sur la relation Bruce-Alfred, cet annual prolonge les recherches de Tom King visant à humaniser le personnage si sombre qu’est Batman.

Detective Comics #994 – Peter J. Tomasi et Douk Mahnke

Peter Tomasi, après son fantastique run sur Batman & Robin (bien loin des considérations métaphysiques du Batman de Snyder et Capullo) revient sur un titre consacré au chevalier noir avec Detective Comics … lançant pour l’occasion le décompte pour Detective Comics #1000, numéro historique s’il en est qui marquera les 80 ans de Batman. Malgré son grand âge, le meilleur détective au monde conserve une excellente mémoire, et reste à jamais marqué par le traumatisme subi étant enfant. C’est ce que l’esprit tordu – mais sans aucun doute génial dans cette folie – de Tomasi remet au premier plan. Dans une enquête digne des meilleurs films ou série policiers, Batman doit résoudre le meurtre d’un jeune couple en tout point identique à ses parents. Apparence physique, vêtements, accessoires … jusqu’aux billets du spectacle glissé dans la poche intérieure de l’homme.

Revenant aux sources du personnage – à la fois dans son rôle de détective et la raison pour laquelle Bruce est devenu Batman – Tomasi se plaît à nous montrer pourquoi Batman est le meilleur détective au monde, mais aussi le meilleur acteur. Quiconque autre que lui aurait été submergé par l’émotion à la vue de ce couple si semblable à ses parents. Tout le monde, sauf Batman ! C’est ce qui fait sa force, mais aussi sa faiblesse. A force de cacher ses émotions, il finit par ne plus savoir qui il est véritablement : Bruce Wayne ? Batman ? Les deux peuvent se mélanger, et quand leurs mondes s’interpénètrent, cela marque le début de la fin.

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