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Coups de cœur du libraire

Comme attendu chers lecteurs, mes coups de cœur hebdomadaires font partie des sorties teasées dans cet article des Sorties excitantes du 14 Novembre. Si j’ai apprécié ce retour en arrière de Wonder Woman par G. Willow Wilson, en revanche j’ai été déçu par la partie graphique assurée par Cary Nord. On retrouve une ambiance similaire à celle établie par Rucka et Scott … sans la beauté des dessins de Nicola Scott. C’est pourquoi mes coups de cœur vont célébrer la conclusion d’une série, et le début d’une autre. Si l’une ne payait pas de mine au départ, elle est rapidement devenue un franc succès jusqu’à couronner ses créateurs – Tom King et Mitch Gerads – des Eisner Awards du meilleur scénariste et de meilleur dessinateur. Quant à l’autre, elle vient combler des années d’absence, et sur cette-dernière repose le dernier espoir des titres X.

Mister Miracle #12 - Tom King et Mitch Gerads

Afin de mieux saisir l’écriture de Tom King et son but avec Mister Miracle, j’ai profité de mon weekend pour relire l’intégralité de sa mini-série – en vue bien sûr d’en parler aujourd’hui avec la sortie du tant attendu douzième numéro. Car ne nous voilons pas la face : le premier numéro est sorti il y a plus d’un an et demi, je ne dois pas être le seul auquel des détails ont échappé lors de la première lecture. Tout relire m’a permis de mieux apprécier l’histoire, ainsi que les dessins – qui parfois sont un obstacle à la bonne compréhension de la lecture à cause des glitch. Une meilleure compréhension, mais aussi la possibilité de voir les clins d’œil à l’œuvre originale de Kirby. Chaque épisode fait référence – référence plus ou moins cachée – à l’épisode correspondant chez Mister Miracle de Kirby. Par exemple, le #3 de Kirby met Mister Miracle face aux Paranoid Pills, les pilules paranoïaques … que l’on retrouve mises en avant dans le #3 de King. Ou encore, avec le #7 (Kirby) et l’introduction du Lump … auquel Scott Free compare son nouveau né dans le #7 (King).

Ces éléments, ainsi que la lecture du dernier chapitre de la vie de Mister Miracle, permettent de mettre en lumière l’intention première de Jack Kirby en créant le 4th World, remise à jour par Tom King. Sans trop vous en dire davantage, sans trop vous spoiler, sachez simplement qu’en refermant cet ultime numéro, c’est avec davantage de questions que je me retrouve. Beaucoup d’hypothèses possibles, beaucoup de solutions aussi … mais également le besoin/l’envie de le relire encore et encore, avec le #12 de Kirby à mes côtés pour les comparer et essayer de comprendre le but final et réel de King et Gerads.

Uncanny X-Men #1 - Kelly Thompson, Ed Brisson, Matthew Rosenberg et Mahmud Asrar

Passons à présent à une lecture tout aussi chargée en mystères – mais plus convenue. Après tout, c’est normal pour un numéro introductif que de faire se questionner le lecteur. Comme les nombreuses planches publiées ces dernières semaines l’ont montré, la question qui agite le monde mutant est la disparition de Kitty Pride. Son absence semble causer toute une série d’événements, plus ou moins dramatiques, plus au moins attendus, dont l’ultime but est pour le moins bien mystérieux. La dernière page de l’épisode, en lien avec la mini-série X-Men Black, n’a pas finie de vous interpeller.

Si l’on retrouve des enjeux tout aussi importants que ceux montrés dans X-Men Red de Tom Taylor – dont on ne peut que déplorer l’absence parmi la cohorte d’auteurs – en revanche on est content de voir Mahmud Asrar revenir aux dessins d’un titre X. Quoique. Il semble moins en forme que sur X-Men Red. Certaines silhouettes paraissent trop rapidement esquissées, trop vite fait, pour penser que l’artiste a véritablement eu le temps de tout peaufiner. Néanmoins, je préfère voir un Asrar en petite forme qu’un inconnu aux dessins d’une série si importante qu’est Uncanny!

Le retour d’Uncanny avec un numéro super-sized – et un prix également – est compréhensible. Ce qui l’est moins est le choix de diviser en deux ce gros numéro. Si la première partie raconte la “recherche” de Kitty Pride dessinée par Asrar, la seconde se divise en quatre flash-back, centrés sur plusieurs personnages, censés nous éclairer sur les personnes impliquées dans la disparition de Kitty. Cette façon de faire ne me plaît que moyennement, surtout au vue des artistes impliqués : un Mark Bagley épuisé, un Mirko Colak bon et un surprenant Ibraim Roberson.

C’est donc un bon épisode, convenu mais agréable, que proposent Brisson, Thompson et Rosenberg en introduction d’Uncanny X-Men. Espérons que la suite conserve au moins ce niveau – surtout esthétiquement – si elle ne peut faire mieux et nous faire revenir à l’âge d’or des X-Men.

Mathieu Guitonneau

Libraire spécialisé Album comics

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