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Coups de coeur des libraires

Quelle belle semaine pour les fans de X-Men desquels je fais partie. Non seulement Marvel vient d’annoncer le retour d’Uncanny X-Men, qui débutera par un événement gigantesque à la No Surrender des Avengers. Disassembled réunit les meilleurs auteurs X du moment (Matthew Rosenberg, Kelly Thompson et Ed Brisson), alliés aux artistes en vogue chez l’éditeur que sont R.B. Silva, Yildiari Cinar, Pere Perez et Mahmud Asrar (voilà ce qui explique son départ de X-Men Red). Mais en plus, avec les deux titres de cette semaine, l’éditeur semble préparer la voie au relaunch de sa série culte.

Extermination #1 - Ed Brisson et Pepe Larraz

Après Bendis, Hopeless et Bunn, c’est au tour de Brisson de diriger la destinée des O5. Avec Extermination, sa mission paraît simple : renvoyer les O5 à leur époque. Mais il en profite pour, à la manière de Donny Cates avec Death of the Inhumans, pour jouer avec nos nerfs et nos émotions en rayant de la carte un certain nombre de personnages. Uni à Pepe Larraz, dont le dessin paraît plus souple et moins brouillon (comparé à son travail dans Uncanny Avengers notamment), comme si l’artiste avait atteint une forme classique de son art, loin encore des dérives maniéristes de certains (comme Greg Land).

Ce premier épisode d’Extermination joue à merveille son rôle de numéro introducteur. Tous les acteurs du drame à venir sont en place, et ce ne sont pas de simple mannequins sans émotions. Au contraire, il s’agit de personnages, presque des personnes, dont les émotions passent à la fois par la voix et par les expressions. Loin de la stature de héros exemplaire qu’en avait donné Guggenheim lors du “crossover” Mojoworld (où la mort de Bloodstorm ne semblait affecter ses compagnons de lutte juste le temps réglementaire avant de retourner au combat), ici les larmes qui coulent semblent réelles. L’inquiétude, la peur, la colère sont les émotions dont se servent Brisson et Larraz pour construire leur histoire, et ça marche parfaitement. Ajoutez à cela une dose de mystère en la personne du Cagoulé (dont l’identité, révélée à la dernière page de l’épisode, semblait ridiculement devinable au vu de tous les indices semés par les artistes).

J’étais fan de la première version des O5 par Bendis, beaucoup moins par Hopeless, et mitigé par Bunn. Avec Brisson, j’assiste à une véritable guerre pour les renvoyer chez eux. Si je serai triste de ne plus voir Cyclops (le Cyclops adulte refusant encore de revenir parmi les vivants), il est grand temps pour eux de retourner à leur époque et de clore ce chapitre ouvert en 2012.

Astonishing X-Men Annual - Matthew Rosenberg et Travel Foreman

Les O5 (ou plutôt O4) sont également au centre de l’histoire racontée par Rosenberg et Foreman. Il s’agit cette fois de leur contrepartie adulte. Depuis son retour d’entre les morts, Jean Grey n’a eu que peu de contact avec ses premiers compagnons de lutte. Dans son équipe, aucun n’y figure. Cet annual arrive au bon moment pour régler ceci. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu … à cause de X. Sa présence ne surprendra personne – il est à la fois dans les sollicitations et sur la cover de l’épisode – mais son changement radical de comportement, bien loin du professeur X que l’on aime (ou pas), a de quoi surprendre. X donne une – dernière – leçon à ses premiers élèves, Rosenberg utilisant l’un des ennemis de leur passé (très lointain).

Si les motivations et les apparitions futures de X nous sont encore inconnues – et cette inconnue peut être mise de côté pour se concentrer sur les O5-1 – cet épisode se concentre surtout sur les relations entre les premiers X-Men. Sur leur évolution au cours de ces 55 années de combat pour la tolérance et l’acceptation.

A l’opposé d’Extermination, l’annual d’Astonishing X-Men ne propose pas de combat révolutionnaire, de lutte pour la survie du futur en sauvegardant le passé. Rosenberg se contente – mais ce terme est loin d’être péjoratif, lisez l’annual pour faire votre propre avis – se réunir les membres originaux des X-Men, et ces retrouvailles font vraiment chaud au cœur. A quelques mois de Disassembled, il est bon de voir les mutants réunis pour une dernière fois.

Batman the Caped Crusader vol 1 - Jim Aparo et Jim Starlin

Ce nouveau recueil des aventures de Batman se focalise sur les numéros écrit par Jim Starlin et dessinés par Jim Aparo. J’attire particulièrement votre attention sur les numéros 417 à 420 , la confrontation entre le chevalier noir et The Beast, un agent corrompu du KGB. Quatre numéros ensanglantés et d’une rare violence. Les corps jonchent les pages, Batman est impuissant face à ce nouvel ennemi. Aparo ne cache pas grand chose, la violence contamine les pages. Batman est torturé : il est en effet blessé à chaque numéro, son corps devient malléable, presque un jouet pour la bête russe,  notre héros est souvent dominé graphiquement par son ennemi par des plongées et des gros plans lui laissant un échappatoire restreint. Adrienne Roy opte pour une palette de couleur tout aussi violente : rouge, orangé et jaune dominent chaque page.

Le numéro #423 par Starlin et Dave Cockrum et aussi un petit bijou qui développe la vision du justicier de trois policiers. Trois images différentes, trois facettes du héros, violent et humain, une schizophrénie ou un caméléon sachant s’adapter à chaque situation. Batman est un héros qui ne laisse aucune situation le dépasser.

 

Mathieu Guitonneau et Aurélien Banabéra

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