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Vous souvenez-vous de cet univers merveilleux plongé dans l’obscurité du chaos, d’une dictature sans merci ? Vous souvenez-vous de ces personnages héroïques menant une quête sans espoir ? Vous souvenez-vous de ces villes magiques, créatures glorieuses et couleurs enterrant les couchers de soleil hollywoodiens ?  Seven to Eternity revient enfin ! Une relecture des numéros précédents, réunis en deux volumes, est peut-être conseillée pour se remettre en communion avec l’univers de Zhal.

Seven to Eternity #10 - Rick Remender et Jerome Opena, par Aurélien

Rick Remender et Jerome Opena donnent naissance à de nouveaux personnages, ils explorent  de nouveaux recoins du royaume de Zhal. Le trait est magnifique, les mots captivants et les couleurs de Matt Hollingsworth hallucinantes.

L’histoire est captivante, néanmoins il n’y a pas d’évolution flagrante dans la quête ou vers une éventuelle finalité de la saga. Non ! Ce qui est intéressant est l’exploitation de la narration par les auteurs afin d’explorer l’univers de Zhal. Avancer contre vents et marées afin de boucler l’histoire et satisfaire le lecteur ne semble pas être la priorité de Remender et Opena. La description, l’étude des populations, paysages et villes passent avant la résolution narrative. C’est dans ce désir d’exploration que réside la force des auteurs. Une étude plus approfondie, un dessin pointu sans contrainte de temps, une construction d’un monde toujours plus élargi sont les merveilles de Seven to Eternity. Sans se soucier de l’histoire ou peut-être même sans avoir lu les numéros précédents l’œuvre se dévore, se regarde avec délice et les dialogues se lisent avec attention.

Beaucoup de gens ont râlé : «  Image sont énervant, ils n’ont pas de publication régulière, les lecteurs abandonneront la lecture… ». Le délai de publication est certes étonnant, mais si cela est fait en faveur des artistes, en faveur d’une histoire et un dessin bien réglés, j’applaudi à deux mains. Le désir monétaire, le désir d’une publication régulière ne devraient pas passer avant la création artistique. Bref, nous avons peut-être attendu ce qui semble être une éternité la sortie de ce dixième numéro, mais cette attente ne fut pas vaine car Seven To Eternity #10 laisse prévoir une suite sublime, digne des premiers numéros.

C’est dans un monde plus contemporain que je vous emmène aujourd’hui, avec le Léviathan de John Layman et Nick Pitarra. Ce premier numéro d’une mini-série (à priori) en cinq épisodes (à moins qu’il ne s’agisse du premier chapitre qui se divise en cinq épisodes?) part dans tous les sens. Si vous préférez les grands événements à portée cosmique, précipitez-vous vers Infinity Wars (le premier numéro, qui fait suite au prologue de la semaine dernière, Infinity Wars Prime).

Leviathan - John Layman et Nick Pitarra

Une soirée qui commence mal pour un jeune new-yorkais … et qui finit encore plus mal. Cela vous paraît classique. Connu, vu et revu … sauf que le jeune homme en question n’est pas malade à cause de l’alcool ou de la drogue, il n’a pas non plus été plaqué par son/sa petit(e) ami(e). Non, c’est bien pire que cela. L’adulescent en question doit échapper à un monstre venu d’une autre dimension, le Léviathan. Tel le monstre biblique, il est venu détruire l’ordre que représente la vie à New-York (enfin, on parle de la grosse pomme, mais l’action n’est pas explicitement située), et particulièrement celle de Ryan Deluca.

Dans un tout autre contexte, avec un tout autre dessinateur, l’histoire aurait pu être celle d’un film catastrophe. Mais avec les dessins de Nick Pitarra, Leviathan devient une bande-dessinée comique, dont l’intention est surtout de faire rire (et aussi de dénoncer la politique du président Trump en passant). Loin d’être un pamphlet accusateur, nul doute que le président américain ne sera pas ravi de se voir ainsi représenté dans un symbole de la culture américaine.

 

Aurélien Banabéra et Mathieu Guitonneau

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